Quelle est l’histoire de votre ligue ?
Notre ligue existe depuis 1964 et, comme toutes les structures associatives, a connu des périodes plus ou moins dynamiques. Nos activités oscillent entre ski de loisir, motonautisme et ski de compétition. Issus du Club d’Eguzon, créé en 1947, nous comptons parmi nos licenciés toujours très actifs Alec GERBAUD, ancien champion de France (1974, 1976 et 1978) et qui a participé trois fois aux Championnats d’Europe et du Monde, et qui aujourd’hui s’occupe d’une section sportive pour nos jeunes. Egalement, des skieurs comme Aurélien SERRAULT, spécialiste du saut : 13 titres de Champion de France, six de Champion d’Europe, deux fois médaillé des Championnats universitaires aux États-Unis et deux fois médaillés de Bronze au Championnats du Monde. Et demain, pourquoi pas d’autres champions, et dans tous les cas beaucoup de plaisir et de partage autour de notre sport !
Quelle est votre relation avec la FFSNW ?
Je n’ai repris la ligue qu’en 2019, après une longue absence des plans d’eau, de part mes études et ma carrière à l’étranger. La ligue était dans une période creuse et il a fallu re-dynamiser notre sport !
Le club Barefoot Passion et son président Alain GAUTIER ont organisé les Championnats de France de Barefoot, et le Touraine Ski Nautique, avec Matthieu Cuellar et l’ensemble de ses bénévoles, a organisé les Championnats de France Open. La Fédération a toujours été là pour nous épauler pour ces grands événements, mais aussi pour nos formations, avec une mention spéciale pour Styve PERON qui nous a permis d’organiser les formations PIB classique, mais aussi «handi». Côté communication, Xavier GARNI a été très présent pour relayer nos initiatives, à une période où il était essentiel de bien communiquer autour de notre sport. Egalement une mention spéciale à Marianne OUDAR, qui nous suit dans le développement du ski assis.
Quelles ambitions portez-vous pour votre ligue ?
En 2019, nous avons pu organiser de belles compétitions, et beaucoup investi dans le développement de notre sport pour les jeunes (stages de ligue, baby-ski) et l’accès au ski nautique pour le plus grand nombre (initiations gratuites dans le cadre notamment des journées Sport’Ouvertes de Tours, mais aussi à Sensas’Park, Saint Laurent et Eguzon). Nous avons également permis à nos bénévoles de se former au «handi- ski», et organisé un stage pour nos riders assis avec Emmanuel GUILLON, Christophe MARTIN et Laurent DEBOVE: de très belles rencontres ! Cette année, grâce en particulier à Alec GERBAUD et Frédéric THÉRET, mais aussi à Matthieu CUELLAR, nous allons investir encore plus pour nos jeunes. Nous sommes en train de développer un ski handi « made in CVL » avec Cyril CONTARIN (Pdt du wake-park Sensas’Park) et Laurent Debove, ainsi qu’un châssis réglable sur le modèle de celui développé par Marie-Noëlle SOURTY. Nous venons également d’acheter un bateau dédié au ski handi avec pont ouvrant, le but étant de développer une pratique du ski assis pour le plus grand nombre, alors qu’aujourd’hui cette pratique reste très con dentielle et peu accessible. Nos axes pour les années à venir sont : développement de nos activités à destination des jeunes de notre ligue, développement du ski handi (matériel adapté à prix réduit, initiation et perfectionnement, plan d’eau référent), soutien aux projets tels que la section sportive du collège de Pouligny Notre Dame, soutien à nos jeunes compétiteurs, remise en place des compétitions dans nos clubs.
Quel conseil donneriez-vous aux structures qui souhaitent se développer ?
Chaque club et chaque ligue se développent selon leurs envies et leurs ambitions et, en ce sens, nous n’avons aucun conseil à donner, si ce n’est tenter au mieux de fédérer les énergies qui les composent, en s’appuyant sur les forces vives, avec une bonne dose de convivialité et de partage !
Quelle est votre vision pour le futur du ski nautique et du wake français ?
Je suis issu d’un club un peu particulier où chacun, sans disposer de moyens élevés, pouvait pratiquer ce sport, dans un bon esprit associatif. Il y a plus de 40 ans de cela, mon père avait en e et, avec le club de Saint Laurent Nouan, la volonté de démocratiser notre sport. Cela fait parfois encore sourire aujourd’hui, mais le club continue de se développer, et je reste convaincu qu’en rendant le ski nautique accessible au plus grand nombre, nous contribuons au développement du sport dans son ensemble. Je ne crois pas dans l’approche sectorielle : le ski nautique de haut niveau d’un côté, le ski de loisir de l’autre, la ségrégation entre bateau et câble, wakeboard, ski, barefoot, handi- ski, show nautique, etc. Chaque skieur, chaque club, chaque ligue, sont des maillons essentiels, quelle que soit leur importance. J’entends parfois que seul le ski de (très) haut niveau compte et je ne partage pas cette vision, mais au contraire essaie de valoriser toutes les initiatives qui contribuent à mieux faire connaître notre sport. Ce n’est peut- être pas une « vision », mais en tout cas un esprit que j’aime partager.
Quels projets ou nouvelles idées pourraient être développés ? Et que recherchez vous à travers votre relation avec la FFSNW ?
L’orientation conduisant à pénaliser les petits clubs me paraît peu propice à augmenter notre nombre de licenciés. Cela me semble contre- productif. Un « petit » club est en e et aujourd’hui doublement pénalisé : cotisation majorée et depuis peu l’impossibilité pour les clubs de moins de 50 adhérents de béné cier de fonds de développement (ex-CNDS).
De la même façon, l’augmentation soudaine du prix des licences « câble » me paraît peu judicieuse et, concrètement, a conduit à une diminution du nombre de licenciés. Comment expliquer à ces clubs et à ces licenciés « câble » cette évolution alors que la Fédération est pour la plupart d’entre eux une grande inconnue, avec très peu de visibilité si ce n’est, dans le meilleur des cas, ses athlètes de haut niveau (dont je salue par ailleurs les performances et l’exemplarité) ? La fédération, pourtant, offre des possibilités d’aide aux clubs, et les dispositifs proposés semblent aller dans le bon sens. A nous de les faire connaître et les valoriser. Mais d’autres actions pourraient, de mon point de vue, être envisagées : matériel à prix réduits (les anciennes « actions clubs »), soutien à nos jeunes athlètes en devenir et pas exclusivement à ceux qui font déjà partie de l’élite, mieux mutualiser les compétences. Je pense, par exemple, au ski handi pour lequel beaucoup de personnes se sont déjà investies, mais chacune de leur côté. De mon point de vue, le vrai développement du ski assis passera par la fédération, pour pérenniser les e orts et réellement développer cette discipline, et soutenir nos athlètes de demain !
Interview réalisée pour le magazine FFSNW Infos Clubs paru en mars 2020